Aujourd’hui, je vais tenter de vous synthétiser mon parcours “militant”. Il ne s’agit pas de parler de moi, mais de vous raconter comment je suis passée d’une écologie individuelle dépolitisée du type “je fais ma part” à un engagement collectif politique afin que cela puisse éventuellement vous donner des clés de compréhension supplémentaires face à la nécessité de dépasser le prisme individuel 😊
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J’ai un bagage éducatif écologique assez important, mes parents m’ayant éduquée dans un tri sélectif rigoureux, le potager, le respect de l’eau, etc. (Je précise car nous ne partons pas toustes du même point)
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👉 Sortie d’études et avec un niveau de vie plus important, nous avons mangé bio autant que possible avec mon mari. Ma conscience écologique était peu développée mais ma conscience politique ne demandait qu’à être aiguisée.
👉 Puis il y a 5 ans, j’ai lu “Zéro-Déchet” de Béa Johnson et étant fan de fait-maison, j’y ai vu une sorte de solution miracle à la crise des déchets, partie visible de l’iceberg écologique. Je me suis mise beaucoup de pression pour réussir à devenir la “zéro-déchet” parfaite, et je suis devenue végé après avoir ouvert les yeux sur les conséquences écologiques de la production de viande / de la pêche puis sur l’éthique animal (l’arrivée d’Elvis m’a fait prendre un grand virage vers le véganisme).
👉 Après de nombreux voyages, j’ai pris conscience de l’impact environnemental de l’avion et j’ai décidé d’arrêter de contribuer à cette industrie. La notion de privilèges et la remise en question de ma propre situation de privilégiée et de son impact environnemental et social a complètement chamboulé ma vision du système auquel je participais.
👉 J’ai intégré le fait que tout était politique et que remonter à la racine des maux était nécessaire, que si la cohérence écologique à échelle individuelle était importante, elle n’avait que très peu d’impact face aux aberrations capitalistes et que mon zéro-déchet était utile mais nettement insuffisant et qu’il me faisait porter une charge mentale conséquente.
👉 En parallèle, mon féminisme s’est réveillé et j’ai pris conscience qu’on exploitait l’environnement, comme on exploitait les animaux, les femmes, les travailleur.se.s, que le modèle capitaliste et patriarcal était mortifère et aliénant et que la justice climatique n’était possible qu’avec une réelle politique de justice sociale… Cette même justice sociale incompatible avec notre modèle politique actuel qui ne profite qu’aux puissants et aux lobbies. Lassée de l’inertie politique, des promesses et poncifs en décalage avec la réalité des enjeux environnementaux et sociaux, j’ai commencé à me détacher de la logique citoyenniste (qui consiste à mettre le citoyen au coeur de la lutte contre le capitalisme via les instruments étatiques comme le vote) et à comprendre que l’Etat était complice et responsable des oppressions systémiques.
J’ai commencé à manifester, à m’investir au sein d’asso / collectifs, à suivre @lanebuleuseblog, à enchainer les lectures et à comprendre que l’anarchie était le modèle politique le plus juste, transversal et émancipateur pour lutter contre le capitalisme, les oppressions et les dominations. Voilà en quelques lignes comment je suis devenue anarchiste 🏴
2 Comments
Val
04/04/2021 at 17:51Salut, je tombe un peu par hasard par ici et c’est sympa 🙂
J’ai un peu un parcours similaire, et j’ai découvert récemment ,dans la lignée de l’anarchisme, ceci : http://convivialisme.org/extraits/chapitre2/
J’espère que tu y trouvera de l’intérêt, bonne continuation !
Ludo
29/11/2021 at 14:19Bienvenu au club des anarchistes ma Béné !! La bise