Mis à jour le 19/02/20.
J’ai grandement hésité avant de publier cet article, en brouillon depuis plusieurs mois. Je parle de l’impact environnemental de l’avion depuis 3 ans et le sujet m’a valu des insultes à de nombreuses reprises tant il cristallise des peurs de renoncement pour les personnes qui voyagent régulièrement. J’avais décidé de ne pas le publier pour m’éviter de nouvelles insultes et harcèlement injustifié, mais la lutte pour une justice sociale et climatique étant plus importante que le reste à mon sens, j’ai tout simplement changé d’avis 😉
Cela fait plus de 3 ans que je n’ai pas pris l’avion… Je ne suis pas une héroïne, ne pas prendre l’avion est la norme pour 90% de la population mondiale. Prendre l’avion est un privilège polluant pourtant valorisé socialement et synonyme de vacances et d’évasion.
J’ai beaucoup voyagé auparavant (comme j’ai aussi mangé beaucoup de viande avant de devenir végétarienne) et vous trouverez d’ailleurs de nombreuses traces de mes voyages sur ce blog (il faut que j’adapte mon contenu à l’urgence climatique et que je modifie mes articles, inutile donc de me le signaler ;)) mais il m’a suffit d’une prise de conscience sur l’impact écologique de mes voyages pour décider d’arrêter. Il est de bon ton de critiquer mon engagement écologiste et mon partage sur l’avion en raisons de mes nombreux voyages, je vois pourtant très peu de gens critiquer mon végétarisme alors que j’ai consommé de la viande pendant 25 ans et je n’ai jamais entendu personne me dire “facile d’arrêter la viande après s’être régalée de toutes ces côtes de porc et de ces steaks-frites“. Si renoncer à l’avion était si facile pour ceux et celles qui en ont les capacités, le débat sur l’avion ne serait pas si houleux et ne génèrerait pas autant de colère.
Aurai-je des regrets de ne pas avoir effectué mon voyage de noces au Japon alors que c’était un de mes rêves ? Peut-être. Est-ce que j’envisage toujours d’y aller sans avion ? Evidemment ! Suis-je contente d’avoir envisagé mon voyage de noces différemment et d’avoir épargné 8,24 tonnes de CO2 supplémentaires à l’atmosphère ? Plus que jamais ! (Je reviendrai probablement sur ma nouvelle vision du voyage depuis que j’ai ouvert les yeux sur l’impact social et environnemental du voyage en avion et du tourisme d’une manière générale.)
Arrêter de prendre l’avion n’est donc évidemment pas une fatalité et prétendre le contraire serait résolument injuste pour la grande majorité de la population qui n’a pas les moyens de le prendre.
Pour information, je ne me permettrai pas de critiquer ceux et celles qui prennent l’avion quelques fois dans leur vie uniquement car je sais à quel point certains voyages constituent de vrais rêves et j’ai moi-même largement contribué à polluer la planète pour mon plaisir personnel.
Néanmoins, si la honte de prendre l’avion (aussi appelée « Flygskam ») se développe de plus en plus chez les écolos, peu de voyageur.se.s ont réellement conscience de l’impact désastreux de l’avion sur le dérèglement climatique ou ne veulent pas renoncer aux voyages en avion à des fins touristiques. Le transport aérien est le mode de transport le plus néfaste pour le climat mais le sujet génère des crispations car il remet en question notre imaginaire lié au voyage et nous culpabilise de partir alors qu’on pensait nos voyages anodins et nécessaires à notre développement personnel. Le tour du monde est devenu un nouveau rite initiatique polluant et il est pourtant injustement valorisé par des likes sur les réseaux sociaux et une ligne sur le CV.
“Pourquoi devrais-je m’empêcher de partir en voyage alors que je me suis saignée toute l’année pour pouvoir le faire ? Pourquoi devrais-je renoncer à mon plaisir et pourquoi me culpabiliser moi alors que le reste du monde pollue sans limite ?”
La réponse est à la fois très simple et très complexe : dans notre contexte d’urgence écologique et climatique, nous devons TOU.TE.S réduire drastiquement notre mobilité en avion et ce renoncement est à la fois nécessaire et insuffisant à titre individuel.
Cet article imparfait compile à la fois faits et chiffres sur l’impact environnemental de l’avion et propose une liste de solutions (et fausses solutions) non exhaustives pour réduire les émissions dues au transport aérien.
Quelques chiffres qui donnent le mal de l’air :
- 10% de la population mondiale seulement à déjà pris l’avion, et ce sont pourtant ceux qui ne le prennent pas qui souffrent en premier de ses effets et externalités négatives. (Source : Stay Grounded)
- On lit bien souvent que l’avion ne représente que 2% des émissions de CO2 et qu’il est injustement la bête noire écologique du climat. Or, comme le souligne l’excellent article d’Usbek & Rica “Climat : faut-il taxer ou boycotter l’avion ?“ : “Le chiffre de 2% masque une influence plus grande. D’abord, parce que d’autres effets sont à prendre en compte : « Une fois tous ses effets pris en compte (traînées de condensation, oxydes d’azote, etc.), le transport aérien est responsable de 5% du réchauffement climatique », explique le Réseau Action Climat”.
L’avion est donc responsable de 5% du réchauffement climatique pour 10% de la population qui le prend régulièrement (une fois par an minimum). En comparaison, Internet représente aujourd’hui 4% des émissions mondiales de CO2 (selon le cabinet The Shift Project) pour plus de 4 milliards d’usagers (soit plus de la moitié de la population mondiale).
- Le kérosène n’étant pas taxé, le manque à gagner serait de 3 milliards par an pour l’ensemble des vols internationaux, et de 500 millions d’euros pour les vols intérieurs en France (Source : un rapport annexé au projet de loi de Finances 2018). Ressources qui pourraient par exemple être affectées au développement de la mobilité douce…
- L’avion est le moyen de transport le plus polluant par passager et par kilomètre parcouru. “Sur un trajet plus long, de 500 km aller-retour environ, l’avion émet entre 145 et 241 kg de CO2 par passager. La voiture est également très polluante, avec une émission de 170,6 kg de CO2″ comme le précise Reporterre. En revanche, je pense qu’il serait honnête intellectuellement de préciser que les voyageur.se.s qui font Paris / Bangkok seul.e.s dans leur voiture ne sont pas fréquent.e.s 😉
- Il faudrait réduire de 70% le nombre de vols d’ici 2030 pour s’aligner sur une trajectoire de réchauffement planétaire à +1,5°C (Sachant que les +1,5°C sont déjà loin derrière nous) (Source : B&L)
- Le quota carbone par individu en 2050 devrait être de 1.2 à 2 tonnes de CO2 par an par habitant (contre 11,9 tonnes en moyenne pour un.e française aujourd’hui) alors qu’un aller-retour Paris/NYC représente une tonne de CO2… (Source : Carbon Brief)
- Concernant l’évolution du trafic aérien, rien de rassurant vis-à-vis de l’objectif de réduction drastique des émissions de CO2. “En 2018, 4,3 milliards de passagers ont embarqué sur l’une des 1 300 compagnies aériennes à travers le monde. Plus que le nombre de passagers en valeur absolue, c’est la croissance fulgurante du secteur qui frappe. Tous les 15 ans, le transport aérien voit son nombre de passagers doubler.“ selon The Conversation.
- Un seul voyage en avion anéantit tous les efforts écologiques réalisés au quotidien.
Réduire drastiquement nos trajets en avion est donc un impératif de justice sociale et climatique, tout simplement.
Je rappelle que réduire ses trajets en avion n’empêche pas de réduire ses trajets en voiture (si vous en avez une) ET DE NE PAS ACHETER DE SUV. Les transports sont responsables de près de 30% des émissions totales de CO2 de l’Union Européenne, parmi ces émissions, 72% proviennent du transport routier (Source : Parlement européen). L’urgence écologique et climatique appelle à une sobriété à tous les niveaux, dès que c’est possible.
Quelles solutions pour limiter l’impact environnemental de l’avion ?
Quelques idées qui synthétisent des faits et réflexions sur le sujet :
- Dans un souci de justice sociale et climatique, il parait évident que ceux et celles qui prennent l’avion de manière régulière (une fois par an au moins) doivent impérativement réduire leur trajets en avion. Mais les tarifs des billets d’avion sont souvent beaucoup plus attractifs que ceux du train. Une baisse drastique du prix des billets de train doit donc être encouragée par des décisions politiques courageuses et radicales en faveur des transports moins carbonés (autrement dit : environ tout ce qui n’est pas appliqué aujourd’hui).
- Le retour du train de nuit est à encourager afin de permettre aux voyageur.se.s de faire des distances longues en étant moins contraint.e.s par le temps. “Le train de nuit pollue moins qu’un TGV car il utilise moins d’électricité. En effet, il n’a pas d’objectif de rapidité. Il peut faire plusieurs haltes, l’idée étant de faire sa nuit dans le train” selon la députée belge Ecolo Sarah Schlitz. La Belgique a enfin réouvert une ligne Bruxelles / Vienne en janvier.
- Depuis que le sujet de l’impact environnemental de l’avion / honte de prendre l’avion est apparu dans les médias, les agences de voyages et les compagnies aériennes surfent sur le grand principe soi-disant vertueux de la compensation carbone (qui consiste souvent à planter des arbres pour compenser les émissions de CO2 du trajet). La compensation carbone n’est évidemment pas la solution puisqu’elle déculpabilise ceux et celles qui le prennent ainsi que les entreprises polluantes tout en n’incitant pas à la réduction des émissions de CO2.
- La taxe sur le kérosène augmenterait les tarifs et réduirait les possibilités de voyage des personnes modestes et pauvres sans forcément entacher la consommation de billets d’avion des privilégié.e.s. Néanmoins, elle permettrait d’obtenir des ressources financières qui permettraient de développer des projets liés à la justice climatique et sociale. La taxation n’est jamais souhaitable mais elle me parait être une mesure plutôt juste à défaut d’en trouver de meilleures…
- Mais peut-on responsabiliser les individuels sans responsabiliser les entreprises polluantes du secteur qui sont les principales coupables ? Pointer (taxer ? interdire ?) la publicité pour des vols à bas coût qui incitent à voyager toujours plus, toujours plus loin, à toujours moins cher est primordial. Rappelons que Ryanair est entré dans le Top 10 des plus gros émetteurs de CO2 en Europe, devant nombre d’usines réputées polluantes en avril 2019.
- Instaurer un quota d’avions circulant par jour pour les compagnies aériennes ?
- Interdire ou taxer fortement les vols internes. En France, les députés Delphine Batho et François Ruffin ont proposé récemment d’interdire certains vols intérieurs n’offrant pas de gain de temps mais cette proposition a été rejetée par l’Assemblée Nationale.
Graphique ci-dessous : Le Monde.
- Devons-nous arrêter de voir notre famille habitant loin ? Non, évidemment. Il s’agit avant toute chose de réduire les vols qui ne sont pas nécessaires : ceux consacrés au tourisme. Les vols professionnels peuvent être réduits également en incitant les entreprises à privilégier la visioconférence autant que possible.
- Quid des pays dont l’économie repose principalement sur le tourisme aérien ? Je n’ai évidemment pas de solution. Je pense que l’écologie nécessite une révision complète de notre manière de voir le monde et de vivre. J’ose espérer qu’encourager la transition vers des économies locales et vertueuses est encore possible.
- Encourager une autre vision du voyage et du tourisme, et c’est probablement grâce au développement de nouveaux imaginaires plus justes et respectueux de l’environnement que nous pourrions parvenir à massifier l’écologie. Voyager au bout du monde en avion est aujourd’hui synonyme de réussite sociale et intellectuelle. À toustes les voyageur.se.s responsables de prouver que le voyage plus local et sans avion est tout aussi épanouissant que le voyage lointain. Nous habitons le pays le plus attractif du monde d’un point de vue touristique ! À nous d’en profiter (si nous le pouvons), de nous contenter de ce que nous avons à notre disposition sans forcément chercher l’ailleurs (qui est la plupart du temps à notre porte) tout en respectant l’environnement.
- Eduquer pour lutter contre une vision capitaliste et coloniale du voyage : contre l’accumulation de destinations et la tendance à collectionner les visas, contre les billets tour du monde qui permettent de faire un circuit à travers plusieurs pays pour une somme réduite, contre la valorisation du voyage sur les CV, contre le volontourisme et le mythe du white savior…
- Arrêter de mépriser socialement ceux et celles qui n’ont jamais pris l’avion ou qui ne l’ont quasiment pas pris mais les encourager à continuer via des récompenses financières ?
- Voyager autrement : train, vélo et voiture (dans une moindre mesure) permettent d’accéder à des destinations un peu partout en Europe si nous acceptons de revoir notre rapport au temps et notre besoin d’immédiateté.
- Le développement de la flotte de jets privés est d’une indécence folle compte tenu de l’urgence climatique. Inciter politiquement à la réduction des trajets en avion ne peut se faire que si les jets privés sont régulés strictement.
- Responsabiliser les politiques et décideur.se.s : est-il acceptable que 1500 jets privés soient mobilisés pour aller parler dérèglement climatique à Davos ?
- Développer des avions bas carbone ? Dans un article du Financial Times, un ingénieur en environnement et professeur à l’Université de Cambridge a indiqué que la recherche sur des avions moins émetteurs n’était qu’une diversion nous empêchant de réduire réellement les émissions de CO2.
- Empêcher la construction d’aéroports supplémentaires et l’extension des aéroports existants (et oui, rien que ça) en participant à des actions collectives (notamment via SuperLocal).
Bref, il y aurait encore beaucoup à dire sur l’avion et je détaillerai peut-être des points abordés ici prochainement si ce court article vous a semblé intéressant 🙂
Si vous avez d’autres solutions à proposer ou des remarques CONSTRUCTIVES à m’adresser, n’hésitez pas à le faire en commentaires 😉
42 Comments
Marie
17/02/2020 at 17:42Merci pour cet article intéressant, détaillé et malgré tout bienveillant envers ceux qui ont réellement besoin de l’avion (pour aller voir leur famille). Je l’ai pas mal pris pendant deux ans car j’habitais en Irlande et je revenais voir ma famille en France 3 fois par an. C’est vrai qu’il y a un gros problème de coût : prendre le ferry m’aurait coûté plus cher. Maintenant j’ai pour but de réduire les vols au strict nécessaire et voyager davantage en France, éventuellement mettre ma voiture dans le ferry pour retourner en Irlande 🙂
Je suis très en colère contre les pouvoirs publics et la SNCF qui ont complètement tué le traffic ferroviaire de proximité et les lignes transversales. Quand j’étais étudiante je faisais tous mes trajets en train… Maintenant les fréquences des trains abordables (TER etc.) sont réduites même sur de grandes lignes, il faut passer par Paris pour tout ou presque, c’est pénible, compliqué et cher. Tout a été délégué au covoiturage : au lieu de proposer un service public aux gens, on les contraint à trouver des solutions par eux-mêmes, et qui restent plus polluantes que le train. L’Etat s’est complètement dédouané. Tu fais bien de le pointer !
Je voudrais bien pouvoir changer mon rapport au temps dans le voyage, d’autant plus que ce que j’aime à l’étranger c’est observer, prendre des photos, manger, et non pas visiter un maximum de trucs. Mais pour rejoindre certaines destinations sans avion il faut quand même partir super longtemps, et même avec ma tonne de vacances (je suis prof), je n’ai guère que l’été pour pouvoir le faire (pas la meilleure saison pour voyager je trouve, dans l’hémisphère nord c’est canicule et compagnie). C’est pas simple tout ça. En attendant je procrastine les voyages et c’est très bien pour la planète 🙂
Béné
18/02/2020 at 07:53@Marie: Salut Marie ! Merci pour ton commentaire !
Je suis évidemment complètement d’accord avec toi, la SNCF a été sacrifiée et les billets de train ne sont pas accessibles alors que ça devrait être une priorité…
Concernant le rapport au temps, c’est tout l’enjeu de revoir notre conception du voyage et de se dire “si c’est pas accessible avec le temps que j’ai à disposition, je n’y vais pas”, mais c’est contraire à notre culture de l’immédiateté donc tout est chamboulé ! 😉 Bonne journée !
Marion Maillet
17/02/2020 at 17:43Quel article génial, à conserver dans les favoris de suite 🙂
Née dans une famille aisée, j’ai beaucoup voyagé en avion tant que je vivais chez mes parents.
Je faisais carrément partie de la catégorie que tu mentionnes : celle qui méprise les personnes n’ayant jamais pris l’avion. A côté de cela, j’étais écolo dans l’âme mais l’impact environnemental de ce moyen de transport ne m’avait jamais effleuré l’esprit.
Depuis, je me suis documentée, en grande partie grâce à toi je dois dire ! J’ai ainsi décidé depuis deux ans que je ne prendrai plus jamais l’avion sauf circonstances exceptionnelles (là tout de suite, je n’en vois pas mais …).
Le mythe du voyage indispensable pour accomplir sa vie a fait vraiment beaucoup de mal, cela participe à cette culture de globalisation et de capitalisation de la nature et des peuples.
Grâce aux réseaux sociaux, j’ai aussi pris conscience du White savior et j’ai reçu un choc en comprenant que je faisais grandement partie du problème.
Bref, tout cela pour dire qu’à force de répéter les choses tout en sourçant les informations, ça finit par rentrer !
Je te remercie pour tes recherches, tes mots qui visent bien et ton courage de persister à publier cela 🙂
A bientôt !
Béné
18/02/2020 at 08:01@Marion Maillet: Merci Marion ! J’ai aussi contribué à ce mythe, j’ai très peu voyagé hors de France petite, et je n’en avais jamais souffert jusqu’à ce que je me compare à d’autres qui voyageaient et j’ai eu l’impression que le voyage était une condition nécessaire à l’ouverture d’esprit !
Alors que le voyage à l’étranger n’est jamais nécessaire au développement personnel et au développement de son esprit critique, au contraire je dirais même qu’il développe parfois une condescendance très malaisante comme avec le white savior !
Merci pour tous tes encouragements ! C’est super sympa 🙂
Maye
17/02/2020 at 18:04Merci pour cet article. Mon papa travaillais a air France, je suis carrément la catégorie de personnes qui faisait Paris-Lyon en avion (bah ouais, pour 10 balles ya pas photos quand t’as 20 ans).
Aujourd’hui j’habite au Japon, et j’aimerais vraiment ne plus prendre l’avion. C’est terriblement nécessaire ! Mais, je suis incapable de ne pas rentrer voir ma famille. Ou de convaincre mes amis de ne pas venir me voir. J’ai tellement hâte que cette expatriation se termine ! Je ne veux plus participer a ça. Je me fais moquer quand je parle d’écologie ou de l’impact de l’avion, c’est clair que j’ai tellement pris l’avion dans ma vie que j’ai probablement réduit a néan tous les efforts que je pourrais faire jusqu’à la fin de mes jours… Est-ce une raison pour ne pas changer ? Ne pas ouvrir les yeux ? Ne pas essayer de le faire comprendre aux autres ??
Béné
18/02/2020 at 08:08@Maye: C’est ta famille, tu ne vas pas t’empêcher de la voir… Je pense qu’il y a des tonnes de vols non nécessaires à la vie à supprimer autre que ceux consacrés à aller voir sa famille 😉
Pareil que toi, j’ai été assez moquée (même si heureusement, la tendance commence à changer) et je le suis toujours vu mon bagage d’ancienne voyageuse… Est-ce que je dois m’auto-flageller toute la vie car j’ai voyagé et que je n’avais pas conscience de mon impact ? Personne ne me fait de remarque du type “ho la blague, t’es devenue végétarienne et tu donnes des recettes végé alors que t’as mangé plein de viande avant !”, parce qu’encore une fois, renoncer à l’avion c’est se priver pour beaucoup et ça prouve que l’imaginaire du voyage est complètement en décalage avec la nécessité de réduire nos émissions de CO2.
Camille
17/02/2020 at 18:54Coucou ! Chouette article mais c’est dur je trouve cette nouvelle prise de conscience. J’ai été étudiante longtemps, avec peu d’argent, et j’ai rêvé de voyager loin devant des blogs pendant des années. Maintenant que j’ai un salaire correct et que je pourrais le faire, je me sens coupable de prendre l’avion… Par contre c’est un peu agaçant quand cette nouvelle injonction est matraquée par des gens qui ont déjà eu l’occasion de faire 3 fois le tour de la planète ! On devrait avoir un quota de voyages en avion par personne et par vie !
Béné
18/02/2020 at 08:15@Camille: Salut Camille ! Tu as le droit de voyager de temps en temps dans ta vie, je serais mal placée pour te dire d’arrêter… En revanche je pense que réduire drastiquement et que l’action collective pour bloquer les aéroports sont des nécessités absolues.
Je t’avoue ne pas trop comprendre l’argument de “c’est facile pour toi tu as voyagé”, c’est au contraire très difficile de prendre la parole sur le sujet de mon côté car on m’invoque cet argument à chaque fois. Suis-je illégitime pour parler de végétarisme alors que j’ai mangé de la viande pendant 28 ans ?
Et bien d’accord pour le quota, mais c’est d’abord les compagnies aériennes qui devraient avoir un quota d’avions par jour 😉
Cloé
17/02/2020 at 19:40Cet article tape en plein dans ma dissonance cognitive ! Merci merci merci de rappeller ces faits, je refuse les evjf à l autre bout de l Europe mais j ai pleuré de joie quand mon mec m a dit que pour mes 30 ans on partait en Laponie voir les aurorea boreales, je prends le train dans 2 mois pour demenager en Angleterre ( mind you 4 trains ! 😉 mais j y vais en avion dans 2 semaines pour un mariage, dur dur de jongler entre les evenements et la question du temps – et de l argent qui sont en fait le noeud du probleme ici, in a perdu completement ces notions, que oui en fait Marrakech c est LOIN et qu y aller 4 jours en avion en fait c est absurde… bref je m egare, mais je suis d accord avec toi, tellement, et je me bats avec moi meme. Merci pour ton travail !
Béné
18/02/2020 at 08:20@Cloé: Ouai, ces longs week-ends en avion en Europe ou ou Maghreb comme si le voyage en avion était anodin, c’est ce qui m’énerve le plus depuis que j’ai ouvert les yeux :/
Merci à toi pour ton commentaire et tes encouragements !
Cloé
18/02/2020 at 08:44@Béné: Mais tellement ! Et a chaque fois que j’ai dit non on m’a fait les gros yeux comme quoi j’étais vraiment une party poop etc… C’est dur de manquer ces évènements mais plus encore qu’on me voie comme l’égoiste obsédée de l’environnement alors que bon franchement ça ne m’emplit pas de joie mais parait nécessaire …
Cloé
18/02/2020 at 08:45@Cloé: d’autant que se plaindre de ça ( laisser tomber nos privilèges de voyager en avion ) c’est malvenu au vu des conséquences que cela provoque pour d’autres …
Manon
17/02/2020 at 19:45Merci pour ton article ! Comme souvent, le plus difficile en écologie, c’est de changer de récit… On retrouve le concept de refuser de parvenir cher à Corinne Morel Darleux : refuser de correspondre à ce qui est socialement et moralement valorisé, proposer un autre discours que celui du voyage comme source d’ouverture d’esprit. Ca peut-être le cas mais le tourisme de masse est terriblement conformiste, il contribue à l’uniformisation des villes, il réifie les habitants locaux… Le voyage n’est pas la seule source d’ouverture d’esprit… Loin de là !
Béné
18/02/2020 at 08:25@Manon: Merci pour ton commentaire Manon ! Oui, je trouve terriblement méprisant cette injonction à voyager pour ouvrir son esprit. Je n’ai jamais autant ouvert mon esprit que depuis que je ne voyage quasiment plus… Et cela veut dire que ceux et celles qui ne voyagent sont bêtes et au cerveau étriqué ?
Marie
17/02/2020 at 22:18Très bon article. Moi aussi j’ai arrêté de prendre l’avion pour des raisons perso (tourisme) mais malheureusement je dois voyager pas mal pour mon boulot. Mais même là j’ai décidé de réduire : je limite les vols à l’autre bout du monde et en Europe j’essaie de prendre le train au max (pas toujours possible… d’ailleurs c’est dingue qu’on ne puisse pas aller à Rome en train dans la journée par exemple). En tous cas, pour les vacances, il y a des trucs super à faire en France et en Europe, ce n’est pas spécialement une privation simplement changer son rapport au temps (ben oui on ne peut pas se transbahuter à 3000 km de là en quelques heures, en vrai ça peut prendre plusieurs jours donc soit on travaille moins et on part plus longtemps, soit on part moins loin selon ses préférences). De manière générale je trouve que les pubs pour les vols low cost sont criminelles quand on voit l’impact environnemental. Et on comprend aussi les gilets jaunes : avant de taxer le diesel, il faudrait déjà taxer le kérosène, et arrêter de construire des aéroports à tout va. Et aussi ramener les prix du train à un niveau raisonnable : la sncf c’est devenu un luxe (80 euros pour un aller retour en Normandie ?!?? et je ne parle pas du TGV)… Il y a un autre gros problème aussi mais qui est assez invisible ; c’est l’explosion de la flotte de jet privés, où là le bilan carbone par personne explose absolument tout…
Bénédicte Carrio
18/02/2020 at 08:38@Marie: Salut Marie ! Pour le travail c’est pas simple car on est pas souvent décisionnaire… même si il y a de gros efforts à faire du côté du télétravail et de la visioconférence pour éviter beaucoup de vols (et de trajets en voiture).
Oui complètement d’accord pour les pubs pour le low cost ! D’ailleurs je vais le rajouter en solution car j’ai complètement oublié ! 🙂
Et pour l’explosion de la flotte de jets privés (je vais l’ajouter aussi, merci ! :)), c’est très vrai et c’est tout le paradoxe de l’écologie : on fait peser le poids de la culpabilité aux individus qui se sentent responsables moralement et on laisse les riches faire ce qu’ils veulent !
Charlotte
05/07/2021 at 22:33Attention au cout CO2 de la visioconférence ! l’équation n’est malheureusement pas simple… merci pour cet article !
Cloé
18/02/2020 at 08:53@Marie: les pubs pour les low costs me rendent malade ! Et après tout le monde repartage avec un “weekend à Prague” ? Sans avoir la moindre idée de ce que ça coute en vrai à la planète et aux êtres qui y vivent…
Mais ensuite quand tu dois aller à un endroit X – pas pour le tourisme – et que tu compares le vol Nantes-Londres je le trouve à 8€ ( sérieusement ? ) en train ça me prends 10 heures et ça coute 300€, si le facteur temps est à revoir car nous avons perdu toute notion des temps/distances, les prix sont eux carrément la pour augmenter le bilan carbone…
Et pour le point sur les jets privés j’ai lu hier que la fashion week ( déjà on part sur des bonnes bases) fait déplacer les acheteurs et différents acteursde ce monde là pour un total de 214 000 tonnes de CO2 – soit l’équivalent d’un petit pays ( tweet du Dr Genevieve Guenther hier ), là on voit clairement que c’est au dela de l’action individuelle qu’il va falloir taper parce que ces gens là s’en fichent – ou ne savent pas mais à notre époque j’ai du mal à y croire.
grandbaton
19/02/2020 at 01:45Même si quelques petits points me chifonnent, voilà un très bon article et c’est toujours intéressant de mettre ce genre de réflexion en avant,
La non taxe du kérosène est vraiment un point problèmatique à mes yeux, car c’est la mesure la plus simple et la plus rapide à mettre en place avec le résultat le plus intéressant à court terme :
Même avec une prise de conscience massive et collective il est absolument inconcevable de penser qu’on peut réduire de 20 / 30 / 50% les vols à court terme (-5ans au hasard).
Alors que taxer le kérosène c’est une loi qui peut être voter et mise en place en 6 mois (et je suis treeeeees gentils) et qui rapporterai des sommes qui pourrait tout de suite être réinvesti dans divers projets +/- écolos. Tout en faisant nécessairement augmenter les prix des billets et donc en faisant fatalement un peu baisser les intentions d’achats de billets… C’est mathématique, c’est incontestable…
Et d’ailleurs je ne suis pas nécessairement d’accord avec ton “ça va toucher les plus pauvres qui voyagent une fois dans leur vie, et pas les autres”.
Déjà, même si loin de moi l’idée de culpabiliser ceux qui volent le moins, bah moins de passager c’est moins de passagers, faut savoir ce qu’on veut.
Ensuite, si on met de côté le business et les riches,
L’explosion du tourisme, des vols low cost, et des nouvelles destinations ces dernieres années profite a mon humble avis plus à la classe moyenne qu’à ceux cités juste avant cette phrase. Donc tout un tas de population qui ne roule pas sur l’or (notion très relative hein) mais qui se paye un vol plus ou moins lointain des que l’occasion se présente. Et pour cette partie de voyageurs je suis pas aussi certain que toi qu’une augmentation du prix ne ferait pas baisser l’intention d’achat. Bien au contraire.
Par contre derrière est ce que le gouvernement peut (veut) dire à Air France & Co “coucou, voilà la taxe”… ?
J’admets que la question n’est pas si simple économiquement parlant pour le pays. Évitons 2secondes d’être manichéen
Limiter ses trajets en voiture et ne pas acheter de SUV, ça aussi c’est un peu manichéen.
Déjà par ce que concrètement les trajets en voiture ne relèvent pas du même type de confort que ceux en avion :
Oui je peux me passer du confort que représente une semaine de vacances annuel prise à l’étranger.
Par contre est ce que je veux descendre d’une gamme en voiture pour consommer 1l/100km de moins (passer d’une berline à une citadine par exemple) pour qqchose dans lequel je passe 1h par jour, 250j par an, 20000km par an, de manière stricto-professionnel … ?
Dans les deux cas cela relève de l’effort lié à la conscience écologique, mais au delà de ça, ce n’est absolument pas comparable.
Ensuite par ce que rien n’est tout blanc ou tout noir :
C’est évident que si tu compares un SUV 7 places de 2020 à une citadine de 2020, il y a un gouffre en terme de consommation, rejets de CO2, occupation de l’espace (argument qui revient souvent aussi), agressivité (par ce que maintenant même avec le design de ta voiture tu es jugé oppresseur)…
Sauf que j’imagine (j’ai pas de preuve/sources, je peux me tromper) que la majorité des gens qui changent de voiture ne le font pas tous les ans (et ceux qui le font devraient songer à arrêter, là dessus on sera d’accord).
Et on passe rarement d’une Twingo de 2006 à un X6 de 2019…
Les SUV ont cannibalisés les ventes de berlines et monospaces. Les premières n’étaient pas toujours frugales, et les secondes pas franchement aérodynamiques. Si on ajoute à cela le fait que les moteurs sont toujours plus efficients et que les normes commencent à être très dissuasives en matière de rejet de CO2 autant pour les constructeurs que pour les clients…
Je ne suis pas certain que quelqun qui va changer sa grosse 407 d’il y a 10ans pour un 3008 soit vraiment plus pollueur aujourd’hui qu’hier, quand bien même il roule désormais en SUV… Booouuh le supot de satan !
A titre d’exemple tout personnel et tout égoïste :
Je roule en Citroën C5 (berline).
Dans 1 mois j’aurai pris livraison de mon Toyota RAV4… Oui je plaide coupable…
Berline VS SUV donc :
Carburant : diesel / hybride essence
Conso : 5,2l réel / 5 à 6l constatés par les utilisateurs en 2019
Rejets : 124g en nedc / 100g en nedc
Dimensions : 1,86×4,77m / 1,86×4,60
Habitabilité : identiques pour les passagers. Coffre meilleur dans le RAV4
Bilan ? Bah mon SUV est moins encombrant, n’est pas diesel, consomme pareil, rejette moins, est plus habitable, plus polyvalent par ce que 4×4 et fait 110cv de plus (ça ça doit être pour mon ego de mâle blanc cis hetero… Ou alors c’était le seul moteur dispo par ce que Toyota se casse pas le cul à faire 12 déclinaisons).
Mais j’aurai un SUV et dans la tête des gens je serai juste plus pollueur qu’eux, pour certains à raison, pour d’autre à tort.
Alors bien sûr j’aurai pu trouver une autre voiture neuve plus propre que ce SUV. Je ne l’ai pas fait pour tout un tas de raisons… contestables certes.
Bien-sûr je pourrai déménager pour me rapprocher de mon boulot et donc faire moins de trajet (le fameux argument à ne surtout pas proposer aux Parisiens à la vie si dure, par contre un rural qui ne prends pas le métro ou la trotinette c’est un con… lol)
Guess what : c’est prévu et idéalement ce sera même pour pas plus tard que 2020 si je réussi à vendre mon appart (par ce que l’écologie et la réduction des trajets ne justifieront pas le fait de me taper deux prets/loyers en même temps… Sorry not sorry)
Mais bon là j’ai fortement dérivé de la question de l’avion…
Tout ça pour dire que ce qui compte vraiment ce sont les petits gestes “inutiles” du quotidien.
Ce sont ceux qui, répétés le plus, entreront dans les habitudes et feront se sentir anormal ceux qui ne les font pas. C’est comme ça que marche la prise de conscience collective.
Alors oui tu as pris l’avion cette année et c’est très mal ? Mais non ça “n’aneantie pas” les efforts d’une année, par ce que c’est avec ce raisonnement qu’on ne fait plus rien… (Attention à ne pas produite l’effet inverse que celui recherché).
Dans un monde où tout est excuse à tout, je vois bien ce propos déformé en :
“Fermez le robinet/lumière ? Pourquoi faire ; j’ai pris l’avion y’a 3 mois”
“Triez/limiter ses déchets ? Bof, de toute façon je fait 20km de bagnole seul chaque jour”
Pour ce qui est des solutions envisageables,
Le train est effectivement un très bon point à creuser, et, si ça peut paraître évident dit comme cela, ça ne l’est manifestement absolument pas vu l’évolution de ce transport au fil des années.
Par contre bon gré mal gré ça imposera des changements en profondeurs à tous les niveaux du système ferroviaire, par ce qu’en l’état actuel, c’est pas de mettre 3 lignes de plus qui vont rendre le service attractif…
Concernant les avions, une solution assez liée à celle du train serait de revoir les vols internes :
Je n’en ai jamais pris et je ne maitrise donc pas les enjeux et ma réflexion sera peut-être (sûrement) égoïste,
Mais à mes yeux on est vraiment sur les vols de confort les plus inutiles possible…
Et ils sont ceux qui impliquent le moins d’acteurs et donc qui sont le plus facile à réguler, limiter, taxer… Interdire ? (Allez-y lapidez moi)
Je sais que pour des familles / couples éloignés ça peut paraître ahurissant ce discours.
Mais perso je cautionne plus quelqu’un qui va partir une fois au Japon, que quelqu’un qui fait une fois par trimestre / mois / semaine Paris-Bordeau en avion… (J’en connait…) D’autant que j’aimerai connaître la proposition de passagers pro / particuliers dans ce genre de vol… (Pas certains que les familles soient les grandes perdantes dans cette régulation)
La taxe kérosène a déjà été évoquée plus haut
La compensation carbone est du foutage de gueule assez monumentale, par ce que non seulement ça déculpabilise effectivement, mais en plus, j’ai vraiment du mal a voir comment ça ne peut pas être du mytho en terme de proportions
grandbaton
19/02/2020 at 01:48Bon évidemment j’ai réussi à poster en réponse a un commentaire plutôt qu’à l’article *facepalm*
Désolé
Béné
19/02/2020 at 08:40Bonjour et merci pour ton commentaire !
Je ne pourrai malheureusement pas répondre à tous tes points mais voilà mes réponses aux principaux :
– J’avais prévu une mise à jour concernant l’interdiction / taxation des vols internes, c’est chose faite 😉
– Concernant le SUV, tu ne peux malheureusement pas faire de ton cas personnel une généralité alors que les études montrent que les émissions de CO2 repartent à la hausse en France à cause des SUV. (Je t’invite à lire le dossier de Les Jours en source dans mon article). Les SUV ne sont pas souhaitables et remplacent la plupart du temps des véhicules thermiques moins polluants.
– Concernant “ce qui compte le plus ce sont les gestes “inutiles” du quotidien”, je t’invite à consulter mon article sur les grands pas écologiques, l’étude de Carbone 4 “Faire sa part’ y montre que non, l’écologie individuelle ne suffit pas (et malheureusement encore moins celle des petits gestes) si elle n’est pas combinée à des actions et décisions collectives :/
Bonne journée !
grandbaton
19/02/2020 at 10:36Merci pour ta réponse,
Deux petites précisions cependant car j’ai peur de ne pas avoir été compris (c’est pas un reproche, ayant écris mon commentaire de manière haché à 2h du matin sur un petit écran, c’est compréhensible).
1. J’ai bien conscience que mon cas personnel pour la voiture est loin d’être une généralité, c’était juste pour appuyer le “rien n’est tout blanc ou tout noir”.
Et sans considérer mon futur véhicule comme “propre” car je sais être lucide. Je trouve qu’on ne peut pas simplement dire “c’est un gros SUV” alors qu’il pollue 2x moins que la moyenne de sa catégorie en 2020.
Par contre, j’aurai tendance à maintenir mon argument sur le fait qu’un SUV actuel va potentiellement moins polluer que n’importe quel véhicule de 2005.
Mais je m’auto-contrebalance en disant que oui, il y a aujourd’hui bien d’autres alternatives beaucoup plus propre, c’est un fait.
Tout ça aussi pour dire qu’en 2000, si tu achetais un “‘4×4” tu étais vu comme un gros pollueur (si si déjà à l’époque).
En 2020 tu es toujours mal vu, MAIS, le suv est devenu le type de véhicule le plus vendu, sur lesquels les marques communiquent massivement (je trouve que leurs pub devraient être régulées au même titre que l’alcool ou le tabac…) mais aussi massivement achetés, le consommateurs est pas moins fautif que les marques et y’a une grosse hypocrisie dans le secteur automobile côté acheteurs, cqfd.
2. Je ne dit nullement que les “petits gestes” sont suffisant.
Je dit que ce sont ceux qui vont sensibiliser nos proches au fur et à mesure.
Ton blog est un “petit” geste.
Il aura à mon avis un impact plus positif que le livreur DPD qui marque derrière ses camions “livraison neutre en carbone”.
Quand j’explique à ma mère que prendre l’avion pour faire Paris-Lyon c’est débile (elle n’a jamais pris de vol interne, juste elle voyait pas le problème). J’estime avoir plus d’impact que je ne sais pas quelle pub TV éco-orienté de je ne sais pas quelle marque, par ce que tu touches des gens que tu “connais” et ils y réfléchissent plus.
Dans un cercle d’amis, si une personne sur cinq change de manière visible une de ses habitudes, y’a de fortes chances pour que d’autres suivent. Et quand ils en seront arrivé à 4/5, y’a de forte chance pour que le dernier se sente bizarre à persister dans sa vieille habitude, quand bien même celle-ci était encore la norme peu avant.
M’enfin c’est comme ça que je vois/envisage la prise de conscience écologique à titre personnel (c’est bien sûr très simpliste).
Et il y a de forte chance que ceux constatent et opèrent des changements à leur niveau attendent et demandent la même chose aux organisations aka les actions collectives de plus grande ampleur.
Je lirai ce midi les sources citées dans ton article 😉
Bonne journée également
Ani
17/02/2020 at 23:25@Camille:
Trop d’accord avec toi ! C’est un peu comme dire aux pays en developpement de ne pas se developper et faire l’effort écolo
Béné
18/02/2020 at 08:41@Ani: Non, ça n’a rien à voir, car ce sont les pays développés et ses habitants qui sont responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre. Donc avant de regarder ce que font les pays en développement, occupons nous de nos propres émissions 😉
Frederic
18/02/2020 at 12:23Merci pour cette synthèse.
Rappelons au passage que la massification du voyage aérien a aussi un impact écologique et social local par le “surtourisme” engendré, surtout dans les lieux qui ne sont pas prévus pour. Sans inclure (en plus) les dégâts directs sur les zones naturelles, le détournement de ressources naturelles parfois maigres au détriment des touristes, la gestion des déchets et autres, je citerai ici :
-> la construction de lourdes structures d’accueil (hôtels et résidences, accès routiers) dont le bilan est loin d’être négligeable.
-> la construction d’immeubles en périphérie des villes pour loger les “autochtones” expulsés des zones touristiques, des centre-villes, bref là où les appartements sont de plus en plus réservés aux touristes via les célèbres plateformes de location entre “particuliers”, entraînant une explosion des prix qui relègue en banlieue plus ou moins lointaine les moins fortunés… lesquels sont contraints de faire de plus en plus de km toute l’année pour leurs déplacements quotidiens (avec pollution exponentielle par les bouchons engendrés).
Et dans une mesure moindre, sans être négligeable non plu :
– celui du déplacement des touristes depuis des aéroports souvent éloignés, mal desservis par les transports en commun, notamment via des taxis “individuels”, dont les seuls trajets peuvent représenter des dizaines de millions de km parcourus pour une grande ville.
– et une surconsommation énergétique globale par tête, surtout avec des séjours de plus en plus court, parfois sur un seul WE.
Et pas besoin effectivement d’aller bien loin. On connait les exemples au Portugal, en Espagne, Italie… ici, à Montpellier, cela commence aussi à se faire ressentir, surtout avec Transavia qui vient de s’implanter ambitionne une demi million de voyageurs par an (!!!) , sans oublier une seconde gare TGV mal desservie à proximité de l’aéroport avec parfois des tarifs pour Paris plus chers qu’en avion, et le bétonnage intensif de la périphérie et sur le peu qu’il reste de campagne …
Béné
19/02/2020 at 08:41On est bien d’accord, c’est toute l’industrie du tourisme et ses externalités négatives qu’il faut revoir !
katleen
18/02/2020 at 16:03Hello, merci pour cet article très bien détaillé, je me pose des questions depuis un bout de temps sur mon usage de l’avion. Depuis toute petite, j’ai régulièrement pris l’avion (mes deux parents étant séparés je vivais avec ma mère vivait en Guadeloupe et mon père était en métropole). Obligée de venir en France, pour mes études et le travail (car chez moi peu d’emplois ou sinon ils sont davantage offert aux métropolitains qu’aux guadeloupéens) et depuis je retourne chez moi en Guadeloupe 1 fois par an. J’essaye de limiter au maximum ma consommation de l’avion a ce voyage annuel même si j’ai envie par curiosité d’aller un peu partout comme tout le monde.
J’essaye autant que je peux d’apporter ma pierre à l’édifice à la réduction de mes émissions de carbone (bosser dans l’environnement, végétarienne, manger local et de saison, pratiquer le plus possible le zéro déchet…) malgré mes imperfections. Cependant, je trouve cela un peu dommage de toujours fustiger le consommateur lambda qui a économisé pendant longtemps pour voir ce qui se fait ailleurs. Alors certes tu peux t’ouvrir l’esprit ici en France mais cela va faire 10 ans que je vis ici et la plupart des autres personnes que je rencontre ont clairement un total manque d’ouverture d’esprit et ne peuvent imaginer une société différente de celle qu’ils connaissent ici. Et pendant que le citoyen lambda culpabilise, les plus riches et les influenceurs ne font carrément aucun effort de leurs côtés : le proverbe “fais pas ce que je dis ce que je fais” est de rigueur dans ce cas-là.
J’ai l’impression qu’encore une fois ceux qui sont lésés restent toujours les mêmes : c’est-à-dire les pauvres. J’ai profité pendant très longtemps pour visiter d’autres endroits et je ne peux que souhaiter à tout le monde de pouvoir aller aux mêmes endroits que moi afin de se rendre compte que les gens qui vivent en Amérique latine ne sont pas tous des trafiquants de drogue, que les antillais ne sont pas des assistés de la France Métropolitaine, qu’une vie différente du modèle occidental est possible etc…
A mes yeux cela n’est possible qu’en voyageant et allant à la rencontre de l’autre. Quand je vois la montée de la xénophobie dans ce pays, je ne peux que penser que ces gens ont très peu voyagé pour avoir de tels pensées. Ce débat est complexe car d’un côté il faut tous faire un effort pour donner une chance à nos futurs enfants mais d’un autre côté je trouve cela un peu hypocrite car nous avons profité, voyagé et nous ne voudrions pas laisser cette chance aux autres.
Tu vois je suis assez partagée et je sais qu’il va falloir arrêter de vivre dans ce monde de confort mais les alternatives proposées me semble inadéquate dans ce monde qui va trop vite : aller en vacances en bateau quand la plupart des employeurs ne te permettent que de prendre 15 jours de vacances d’affilée me semble compliquée, les trains sont excessivement cher également et la voiture est un moyen de transport polluant, tout comme découvrir les régions françaises lorsque ta couleur de peau n’est pas blanche….
Alors c’est vrai que si la société évolue enfin, le voyage slow permettant de profiter du transport et de voir d’autres cultures sera possible. Donc, je partage ton avis : non à l’avion quand ce n’est pas nécessaire.
Merci en tout cas de nous offrir des arguments à tout ceux qui prennent l’avion que pour 1 week-end et de me permettre de m’ouvrir l’esprit. J’espère un jour pouvoir rentrer chez moi et y vivre et ne plus prendre l’avion!
Béné
19/02/2020 at 09:00Hello et merci pour ton commentaire !
Je pense que les généralités sur le manque d’ouverture d’esprit des gens qui ne voyagent pas sont problématiques. Je n’ai jamais autant ouvert mon esprit que depuis que j’ai arrêté de prendre l’avion.
Les cultures étrangères sont accessibles partout en France, il suffit juste de vouloir les rencontrer. La littérature, les documentaires, le milieu associatif et l’ouverture aux autres sont d’excellents moyens hors avion et voyages à l’étranger et je connais beaucoup de gens qui sont beaucoup plus ouverts et tolérants sans avoir jamais pris l’avion que ceux qui ont fait le tour du monde. Le voyage peut être source d’ouverture d’esprit comme il peut aussi être une source de condescendance et une forme de néo-colonialisme qui ne veut pas dire son nom malheureusement 🙁
Je comprends évidemment le rapport au temps soit compliqué pour beaucoup, mais je pense aussi que beaucoup de gens qui voyagent systématiquement à l’étranger pour leurs congés ne connaissent pas toutes les richesses de ce qui se fait chez eux ou à 5 heures de route… C’est donc tout l’imaginaire du voyage qu’il faut revoir et rendre attractif, car on a trop sacrifié l’environnement pour le plaisir de quelques un.e.s seulement :/
Je te souhaite de rendre ton projet possible 🙂
Merci et contente de te fournir des arguments 🙂
Marion
19/02/2020 at 20:55Merci pour ce post super intéressant. J’ai moi même pas mal voyagé, abusé du low cost au delà du raisonnable car je n’étais juste pas renseignée, que le tourisme est aussi devenu un service comme un autre, vendu comme tel. Encore aujourd’hui, je trouve, l’impact écologiques du transport aérien est tout simplement éludé dans les médias généralistes. Ce qui serait intéressant c’est de valoriser un voyage plus simple, plus accessible aussi et les multiples étapes que nous permettent les voyages en train ou en bus. J’ai un souvenir merveilleux d’un long voyage Greyhound en bus au travers du Canada quand j’étais étudiante au Québec. C’était le voyage le moins cher possible et c’est extraordinaire de prendre le temps (80 heures la traversée Montréal-Vancouver, le tout avec plein de jeunes familles et des étudiants fauchés) Bref, après des prises de conscience diverses et variées (on a quand même été en Guadeloupe pendant juste une semaine, ce qui est un truc super con au regard de la densité des paysages, des rencontres, du patrimoine à découvrir sur ces iles), on a décidé de restreindre drastiquement nos vols. Et ça nous a permis de faire des trucs cool, de se rendre compte qu’on a de belles forêts, même en ile de France, de profiter des environs, de kiffer des coins paumés de Normandie…. Je ne me vois pas à ce stade renoncer à aller en Europe, mais franchement de Paris et avec une carte SNCF enfant plus (et en matant les sites de trains comme training), beaucoup de destinations sont accessibles. Le nord de l’Italie, par exemple, la Belgique qu’on surkiffe. De Paris, on a finalement des ouvertures. On se prépare un trip allemand en trains avec nos gosses en avril, on verra si les allemands survivent à mon plus jeune fils dans le train, mais why not? (en s’y prenant à l’avance, le trajet est moins cher qu’en low cost). Bref, voyager plus près, connaitre les régions, les pays limitrophes des nôtres, ça devrait être vendu comme cool sur les réseaux sociaux et au-delà
Crevette diplomate
20/02/2020 at 12:40Super article ! Tu résumes bien tous les “vices” du voyage en avion et surtout de l’imaginaire lié. J’ai bien aimé tes propositions politiques, car à ce niveau, c’est vraiment les politiques qu’il faut bouger !
Ruffin avait proposé un quota : 2 voyages dans une vie, par personne et droit incessible (non, parce que ces petits riches seraient capables de racheter aux pauvres ce droit !). Je trouvais cela bien au sens où cela permettait de voyager “facilement” dans un autre continent.
Mais ce qui ressort de ton article et des commentaires, c’est avant tout le problème du temps et du prix.
Là, le temps, c ‘est simple : pourquoi, on n’aurait pas le même nombre de vacances que quand on était enfant ? C’est vrai ça, on est à l’école avec plein de vacances, et du jour au lendemain, en travaillant, on n’a plus que 5 pauvres semaines ! Bon, là, je rêve ! Si déjà, on passe aux 28h semaine avant mes 45 ans, je serais contente !
Ensuite, le nerf de la guerre est le prix, et là, ça se joue au niveau politique ! Et c’est là, qu’il faut frapper fort, mais je n’ai pas encore trouvé comment ! Car tellement d’argent PUBLIC est dépensé pour les low cost et leurs aéroports que je trouve cela scandaleux (si tu veux pleurer, j’avais écrit un article à ce sujet sur mon blog : https://crevette-diplomate.fr/le-low-cost-a-quel-prix/). Quand je pense que tout cet argent pourrait servir à financer le train ! Le pire, c’est qu’on serait dans une vraie économie libérale (au sens où il n’y aurait aucune subvention publique), c’est que Ryanair et compagnies ne seraient pas rentables avec des prix de billets aussi bas, mais ils sont tellement biberonnés aux subventions. Cela me rend malade !
Dernier exemple en date (on pourrait écrire un livre entier d’exemples) : la ville de Quimper a décidé de mettre 3 millions par an pour maintenir son aéroport ! 3 millions ! À ce tarif-là, la ville pourrait même payer intégralement les billets de train à ses habitants !
dubruly
21/02/2020 at 12:26Bonjour,
Vous dites : “Pourquoi devrais-je m’empêcher de partir en voyage alors que je me suis saignée toute l’année pour pouvoir le faire ? Pourquoi devrais-je renoncer à mon plaisir et pourquoi me culpabiliser moi alors que le reste du monde pollue sans limite ?”
La réponse est à la fois très simple et très complexe : dans notre contexte d’urgence écologique et climatique, nous devons TOU.TE.S réduire drastiquement notre mobilité en avion et ce renoncement est à la fois nécessaire et insuffisant à titre individuel.
J’ai la réponse à cette question et une solution universelle : il faut une motivation au civisme ! Aujourd’hui nous vivons dans le règne de la punition collective demain il faudra vivre dans le règne de la récompense individuelle. Si vous, êtes civique et écologique des dizaines d’autres s’en moquent. Si vous êtes récompensée pour votre civisme et pas les autres, les autres changeront leur comportement. Lisez L’ADN de Patricia c’est gratuit : http://dubruly.free.fr
Roxane
26/02/2020 at 20:43Cet article fait du bien à lire !
Tout ce dont tu as parlé, je l’ai ressenti également, sans arriver à l’assumer vraiment en société. Comment exprimer son désaccord dans une société qui valorise les tours du monde comme seule expérience de jeunesse et de curiosité valable, sans passer pour une jalouse/envieuse/rabat-joie ? Je force à peine le trait…
Bon, c’est une autre discussion qui en découle, et j’avoue que ce point m’a marquée un peu plus ^^.
Pour la petite histoire, j’ai pris l’avion pour la première fois à 22 ans, pour aller à Londres avec des amis. J’étais complètement morte de trouille, mais aussi super contente. Je me sentais adulte et émancipée. Je crois même l’avoir vécu comme une “ascension sociale”, par rapport à mes parents qui n’avaient jamais pris l’avion et avec qui je ne suis jamais allée à l’étranger.
Depuis (ça fait 8 ans), j’ai repris 3-4 fois, pour l’Angleterre. Ce n’est pas ce que je préfère (le train, c’set la vie <3 ), mais ça m'évitait de passer 2-3 jours dans des transports sur mes 7 jours de voyage. Et puis, malheureusement, c'était aussi moins cher.
Avec mon copain, on a prévu de partir cet été, quelque part. Et, comme une belle surprise, on s'est chacun rendu compte qu'on n'avait pas envie de prendre l'avion. Le train, le car ou le bateau nous vont bien. On verra où ça nous portera (Belgique ? Irlande ? Auvergne ?) :).
Florilège de la blogosphère {27.02.2020} – Lorettazur
27/02/2020 at 09:57[…] Sea&Seed, Béné aborde l’impact environnemental des voyages en avion. Elle donne des pistes et des solutions pour éviter autant que possible ce moyen de transport trop […]
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23/03/2020 at 09:01[…] je l’explique dans mon article, j’ai hésité longtemps avant de le publier. Mais je me suis dit que si le sujet était […]
Jay
20/06/2020 at 19:59J’aurais voulu lire cet article en entier mais le point médian m’en a dissuadé.
Sebastien
23/09/2020 at 07:47Bonjour,
Je suis tombe sur cet article en faisant des recherches suite a l’annonce l’Airbus de ses avions a hydrogène. Tu cites une source qui dit que c’est de la poudre aux yeux, je suis moi persuadé que plutôt d’interdire il faut rendre utilisable (d’un point de vue écologique )
Tu cites les progres des voitures qui sont reels et n’arrêtent pas… grosse contraintes politique au depart.
Comme pour les autres industries, taxons quand on est au dessus dune certaine norme et réduisons la norme tous les x années, la recherche peut etre etonnante sous contraintes.
Entre ton article et aujourd’hui il y a eu une pandemie qui pourrait servir de pivot dans nos vies, le fameux avant apres, les professionnels se sont rendus compte que l’on pouvait faire différemment, et de cibler le déplacement “utile”, c’est je pense un premier pas.
Dernier point, si on limitait reellement les vols au strictement necessaire, alors les prix seraient accessible a 0,01% de la population. Est-ce stopper les tournages, les artistes, les sportifs… en plus ils nous font rever d’aller aux endroient que l’on voit (les fans de lord of the ring n’avait pour la plupart jamais reve d’aller en nouvelle Zélande avant la trilogie.. ) bref je réitère en conclusion, grosse incitation a la recherche.
Enzo
27/10/2020 at 12:22Étant un grand passionné d’aviation je ne suis pas pour la destruction de ce domaine mais pour des avancées technologiques. L’aéronautique esy réputée pour surmonter tout les défis! Est-ce vraiment le moyen de transport le plus polluant? Je ne pense pas tout dépend de plusieurs critères. De plus ce milieu fait de nombreux efforts pour la réduction de leur emprunte carbone.Depuis de nombreuses années l’aviation est un bouc émissaire facile mais d’autres secteurs tel que celui de l’habillement qui est responsable d’environ 8% d’émissions de CO2 ne sont jamais évoqués
jeanren
06/12/2020 at 21:34salut,pour diminuer la consommation de carburant,,pour moi le plus pertinent,c’est les tickets de rassionnements et des quotas.ça me parait le minimum de l’action climatique.voilà…c’est l’idée que je voulais partager avec toi.
Ecologie petits gestes ou grands combats ?
27/01/2021 at 17:01[…] Pour aller plus loin : Ecologie et avion […]
Mat
06/06/2021 at 22:03Bonjour
Merci pour cet article fort intéressant.
Pour ma part j’ai déjà pris l’avion pour voyager une fois tous les deux ans à peu près et je compte bien continuer j’adore voyager et découvrir de nouvelles cultures. Aller à Thaiti autrement qu’en avion me parait complètement dérisoire. C’est une invention formidable et c’est aussi l’un des secteurs qui met le plus de moyens afin de trouver des solutions plus écologiques (énergie solaire …) pour alimenter les avions. J’encourage plutôt le progrès en ce sens et non en la suppression pure et simple des vols… On ne peut pas non plus ignorer les centaines de personnes qui se verraient en grande difficulté suite à la perte de leur travail (au sol comme en l’air), car contrairement aux clichés la plupart des pilotes et surtout les jeunes ne touchent pas grand chose et doivent même payer pour voler à leurs tous débuts dans certaines compagnies. Bref je pense que c’est un sujet très complexe et qu’il doit y avoir un moyen de concilier aviation et écologie grâce aux ingénieurs et aux moyens qui leurs sont mis à disposition…
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11/08/2022 at 13:327466zv
Florie
30/11/2022 at 22:36« Un seul voyage en avion anéantit tous les efforts écologiques réalisés au quotidien. » : cette phrase m’a parue injuste et gratuite. Je me sens bien sûr personnellement visée en tant que personne ayant un engagement au quotidien pour des choix écologiques mais prenant néanmoins l’avion ( en partie pour voir ma famille a l’autre bout de la France car le service de la SNCF et juste honteux et il est beaucoup plus rapide et moins cher de prendre l’avion c’est une réalité…)
Bref, je ne pense pas ni que cela anéantisse tous les choix conscients que je fais par ailleurs ni que cela décrédibilise mon engagement : une personne qui mange bio local végé, sans plastique et qui prend l’avion , pollue toujours moins que si elle avait mangé MacDo et pris les mêmes avions …
Je pense qu’il est souhaitable de respecter les efforts de chacun quels qu’ils soient sans tomber dans cette course (finalement contre productive) à celui qui a été le meilleur élève.
Il me semble absolument indispensable de passer par des choix politiques (rendre le train beaucoup plus accessible et l’avion beaucoup moins!!!) sinon ça va être compliqué de changer…
J’illustre mon propos par le dilemme qui m’habite actuellement : pour aller voir ma famille, prendre un avion très bon marché ou la voiture (train inenvisageable pour ce trajet ).
Je sais pertinemment que si les vols sont si peu chers c’est que les avions sont loin d’être remplis. Ce vol, quoi qu’il arrive, aura lieu. Si je me prive de le prendre par principe (en pensant naïvement éviter à la planète des kilos de co2 comme tu peux l’écrire), en réalité je ne punis que moi même et je ne sauve personne : l’avion volera quoiqu’il arrive , avec ou sans moi. Et si j’ai finalement pris ma voiture… alors j’aurai paradoxalement pollué encore plus qu’en prenant l’avion !
Bien entendu, il faut envisager la chose à long terme et l’impact théorique de moins de passagers qui amènerait progressivement moins de vols. Mais à court terme, ces vols ont lieu et le dilemme est réel. D’où l’absolue nécessité à mon sens de taxer drastiquement le kérosène pour changer vraiment les choses.
Merci pour les réflexions amenées,
Love