Bonjour à tou.te.s !
J’ai réalisé une checklist d’engagement des grands pas écologiques synthétisant les actions prioritaires à mettre en place si vous désirez “écologiser” votre mode de vie à titre individuel et collectif.
Suite à ma publication de cette checklist sur les réseaux sociaux et aux retours positifs (merci à tou.te.s, cela me fait extrêmement plaisir :)), je me suis dit que la publier en article de blog, partager les sources et détailler / préciser / combler des manques serait une bonne idée.
Par ailleurs, cela vous permettra de disposer du visuel pour le partager, vous l’approprier et le diffuser dans vos foyers / entreprises à votre guise !
Le format du visuel est parfaitement adapté aux stories Instagram donc n’hésitez pas à l’utiliser, à le cocher et à partager vos actions auprès de votre communauté 🙂 (mentionnez moi si c’est le cas : @MelleBene)
Pourquoi une checklist d’engagement pour des grands pas écologiques ?
Cette checklist peut vous permettre d’identifier vos axes de progrès et de vous stimuler pour faire des “efforts” qui ont un impact conséquent.
Je ne me le cache pas, je suis pour une écologie radicale et non une écologie pragmatique. Car nous avons 11 ans pour agir selon le GIEC avant qu’il ne soit trop tard pour limiter les dégats du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Qu’on remette cette temporalité en question ne me gêne pas, mais un seul constat me parait important : nous sommes dans une situation d’urgence climatique et nous n’avons plus le temps pour prôner “les petits pas” et l’écologie douce.
Cette checklist d’engagement prône à la fois les actions individuelles et les actions collectives. Nos politiques culpabilisent bien trop souvent les individuels en stigmatisant leur comportement, sans pointer du doigt les entreprises dont la responsabilité est considérable. Si nous désirons réellement limiter le dérèglement climatique et vivre sur une planète soutenable, les actions collectives sont prioritaires et seule une mobilisation structurelle des entreprises et de l’Etat permettra de relever cet énorme défi.
Les trois-quarts de l’effort doivent provenir des entreprises et de l’État et d’un engagement collectif, faire reposer la responsabilité d’un changement d’habitudes exclusivement sur les comportements individuels est culpabilisant, inefficace et contre-productif puisque cela évite au système politique et aux entreprises de remettre en questions leurs propres paradigmes, pourtant responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons. La réalité politique, économique et écologique, c’est notamment la ratification du CETA : ne nous trompons pas de combat en stigmatisant les citoyen.ne.s.
Vous trouverez ci-dessous une infographie très explicite réalisée par le cabinet Carbone 4, spécialisé dans stratégie carbone et la transition énergétique.
Que sont les petits pas ?
Les petits pas sont communément appelés “éco-gestes”, les actions dont l’impact est très limité en terme d’impact carbone et qui ont pourtant une audience large : faire le tri, réduire ses déchets, faire pipi sous la douche, éteindre la lumière lorsqu’on sort d’une pièce, couper l’eau lorsqu’on se lave les dents, etc. Je ne dis pas que ces petits pas sont inutiles, loin de là, il faut évidemment les poursuivre et les encourager. Mais ces petits pas n’ont de sens que si ils sont combinés à des grands pas, sans ça, nous ne parviendrons pas à limiter le dérèglement climatique.
Le zéro-déchet : un impact minime pour une charge mentale accrue sur les femmes
Vous l’aurez probablement remarqué : le mouvement zéro-déchet s’est démocratisé ces derniers mois et bénéficie d’une audience de plus en plus importante. Si cet intérêt pour le zéro-déchet me ravit, preuve d’une prise de conscience de l’impact désastreux des déchets et du plastique sur l’environnement , il me laisse également un goût “de trop peu”.
Le mouvement zéro-déchet est extraordinaire et sa découverte, il y a 4 ans, a véritablement changé ma vie. Pour rappel, le mode de vie zéro-déchet (ou zero waste en anglais, qui a plus de sens à mes yeux car le terme englobe à la fois les déchets et le gaspillage) tend à produire le moins de déchet possible en privilégiant les achats en vrac, le fait-maison au maximum en cuisine, en cosmétique, en produits ménagers, etc.
Le zéro-déchet est souvent considéré comme un axe écologique assez radical… Pourtant, si le zéro-déchet est généralement une porte d’entrée vers un mode de vie plus écologique global amenant à revoir sa mobilité, sa consommation, etc., son impact en terme de réduction carbone n’est pour quasiment pas décelable. Pour un impact carbone de 10,8 tonnes de CO2 en moyenne par français en 2017, l’impact du zéro-déchet représenterait une baisse de 0,09 tonne (les éclairages LED représenteraient quant à eux une baisse de 0,02 tonne par individu). Et nous devons parvenir à 2 tonnes d’émissions par personne d’ici 2050. De quoi grandement relativiser l’impact du zéro-déchet par rapport à l’énergie et au temps qu’il peut nécessiter au quotidien. Car oui, même si cela peut être un plaisir pour beaucoup grâce à la satisfaction que cela procure et à la réappropriation des produits que l’on utilise au quotidien, faire les choses soi-même au maximum et réduire considérablement ses déchets demandent du temps et est une lutte de chaque instant dans un système de consommation inadapté.
Par ailleurs, je ne vous apprendrai pas (du moins j’espère ne pas vous l’apprendre) que les tâches domestiques reposent encore malheureusement essentiellement sur les femmes au sein des foyers majoritaires français. “En moyenne, les femmes consacrent trois heures trente par jour aux tâches domestiques, contre deux heures pour les hommes.” (Source : L’Observatoire des inégalités).
La réduction des déchets à travers l’idéal zéro-déchet fait donc reposer une charge mentale supplémentaire sur la vie des femmes qui en font déjà beaucoup plus que les hommes au sein du foyer. (Alors #NotAllMen tout ça mais les statistiques sont là et je ne peux pas y faire grand-chose.)
L’écologie est un enjeu profondément féministe et ne doit pas être un nouveau carcan pour les femmes. C’est aussi pour cette raison que j’ai intégré l’investissement (en temps ou financier) au sein d’associations féministes dans ma checklist d’engagements collectif.
Bref, si j’exclus la réduction des déchets de ma checklist, c’est avant-tout par pure nécessité factuelle : elle n’a quasiment aucun impact sur votre bilan carbone. Et par nécessité féministe : l’écologie doit être inclusive et ne doit pas imposer des tâches supplémentaires aux femmes injustement.
Ne laissons pas le zéro-déchet de côté mais si le temps et l’énergie nous manquent, privilégions des actions beaucoup plus efficaces dans la galaxie de leviers écologiques possibles.
Ma méthodologie pour réaliser cette checklist ?
Je me suis appuyée sur l’excellent rapport de Carbone4 “Faire sa part ? Pouvoir et responsabilités des individus, des entreprises et de l’Etat face à l’urgence climatique” (que je vous encourage vivement à lire) pour prioriser les actions qui ont le plus d’impact dans notre quotidien. Mais j’ai également croisé les informations issues de ce rapport avec différents articles de presse que vous pourrez trouver plus bas.
Cette liste est bien évidemment une base IMPARFAITE mais elle peut vous aider à vous fixer des engagements à court / moyen terme (parce qu’à long terme, ce sera trop tard, sorry). J’insiste vraiment sur le IMPARFAITE : je fais de mon mieux avec les informations à ma disposition, avec l’espace disponible sur le visuel et avec un critère qui peut vous paraître accessoire mais qui ne l’est pas pour moi : je souhaite promouvoir des actions simples à mettre en place et peu coûteuse dans une logique de justice sociale et climatique. Je m’efforce de promouvoir des actions accessibles au plus grand nombre, car l’écologie, c’est avant tout ne laisser personne sur le côté.
Si ce critère ne vous satisfait pas et que vous estimez pouvoir faire mieux, je vous invite à réaliser votre propre visuel, ça ne me pose aucun problème (mais ce serait quand même sympa de me créditer héhéhé) 😉
Bref, ma liste restera toujours imparfaite (comme vous et moi) car elle est généraliste et ne laisse pas la place aux cas particuliers. Je ne cherche pas à me dédouaner de ses imperfections en le précisant mais simplement à rappeler qu’il s’agit d’une base de travail et d’axes de progrès que tout le monde peut décemment réaliser, c’est tout 🙂
Je fais de mon mieux et ce travail est évidemment bénévole donc je vous prierai d’être poli.e et courtois.e si vous désirez y apporter des critiques (constructives, of course).
Ce que vous ne trouverez pas dans cette checklist :
- Vous n’y trouverez pas d’actions liées au zéro-déchet / recyclage / petits pas car l’impact de ces leviers est très minime par rapport au reste.
- Je n’ai pas évoqué le fait de réduire ses trajets en voiture car je ne souhaite pas stigmatiser ceux et celles qui ont besoin de leur voiture pour vivre / travailler et ne peuvent pas faire autrement. Mais il faut EVIDEMMENT privilégier les transports doux / en commun dès qu’on le peut, éviter au maximum de prendre sa voiture seul.e / privilégier le covoiturage et ne pas prendre sa voiture pour des trajets courts (2km c’est court) (ça me parait assez évident mais on ne le répétera jamais suffisamment). N’hésitez pas à faire pression auprès de votre entreprise pour qu’elle mette en place davantage de télétravail (ainsi que la visioconférence pour éviter des trajets en voiture / avion inutiles), réels enjeux écologiques et de bien-être au travail.
- Pourquoi la présence de l’avion dans cette checklist ? Car il s’agit tout simplement du moyen de transport le plus polluant avec les bateaux de croisière (qui auraient pu / du apparaître dans la checklist aussi, my bad) et qu’un voyage en avion à des fins purement touristiques n’est jamais une nécessité mais un plaisir. Faire des trajets courts en avion reste un confort qui s’inscrit dans notre rapport au temps et notre volonté de nous déplacer le plus vite possible. Il existe toujours des alternatives moins polluantes : le train, le covoiturage, et le bus. Concernant le prix du billet de train, qui est un argument que j’entends complètement, je vous encourage à lire l’article de Slate “Votre portefeuille peut continuer à préférer le train” que je trouve très intéressant. Ce qui ne m’empêche pas de penser que le train reste trop cher aujourd’hui et qu’il y a une vraie volonté politique aujourd’hui à promouvoir l’aérien au détriment du ferroviaire complètement aberrante et anti-écologique.
- Je n’ai pas évoqué l’isolation thermique des logements. Il s’agit pourtant d’une des actions prioritaires à mettre en place pour réduire son impact carbone… Mais cette action incombe aux personnes propriétaires de leur logement et représente un coût élevé qui n’est pas envisageable par tout le monde. Si vous êtes locataires de votre logement et que vous ne vivez pas dans une passoire thermique, je vous encourage néanmoins vivement à réduire le chauffage au sein de votre logement. “On admet généralement que chaque degré en plus représente une surconsommation de l’ordre de 7% (des évaluations pratiques indiqueraient plutôt 10 à 15%, selon l’âge du bâtiment)” (Source : QuelleEnergie.fr).
Voici quelques éléments complémentaires fournis par Emmanuelle Helsens, chargée de communication pour Atlansun, cluster de l’énergie solaire du Grand Ouest (merci infiniment à elle pour toutes ces informations précieuses) :
- Chaudière à très haute performance énergétique (sauf celles fonctionnant au fioul)
- Matériaux d’isolation thermique (hors fenêtres ou portes)
- Équipement de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire fonctionnant avec une source d’énergie renouvelable (>solaire thermique par ex)
- Pompes à chaleur autre que air/air
- Diagnostic de performance énergétique, quand il n’est pas obligatoire (1 par logement par période de 5 ans)
- Remplacement de fenêtres en simple vitrage par des fenêtres en double vitrage
- Dépose d’une cuve à fioul.
L’impact carbone des différents leviers évoqués :
Concernant certaines actions listées qui peuvent poser question, voici quelques sources / précisions :
- Impact du numérique et de la vidéo en ligne sur les émissions de gaz à effet de serre
- Impact de l’avion
- Impact de la consommation de viande
- Impact de la consommation de poisson
- Impact des banques.
- Concernant les liens de La Nef avec l’anthroposophie, la banque a fait un point sur son site web. Donc je me fie bon gré mal gré à leur communiqué. Même si je reste convaincue qu’il n’y a pas de banque parfaite 😉
- “Energie verte” : je sais que ce sujet est très clivant car il n’y a pas d’énergie propre. Le solaire et l’éolien nécessitent l’extraction polluante de matières premières elles-aussi polluantes et non-recyclables (métaux rares) pour la construction des panneaux photovoltaïques et des éoliennes. Je sais également que l’énergie issue du nucléaire est moins émettrice en CO2 à court terme car la réaction de fission nucléaire ne produit pas de CO2. Mais l’extraction de l’uranium et la gestion des déchets à long terme sont des problèmes non résolus donc je ne souhaite aucunement promouvoir l’énergie nucléaire d’une manière ou d’une autre, j’ai donc choisi de promouvoir les énergies renouvelables. Il est très difficile de trouver des sources d’informations qui ne soient pas partisanes et compréhensibles pour le commun des mortels… mais si vous en avez je suis évidemment preneuse 🙂
J’espère que tous ces éléments vous seront utiles 🙂
18 Comments
Laurent
19/07/2019 at 21:55Je me permets d’apporter une petite précision concernant les bateaux de croisière (et le transport maritime en général). C’est très polluant en effet en raison du fioul lourd utilisé par les navires. Les rejets de SO2 et de particules sont désastreux. Mais si l’objet de cette checklist, c’est de réduire les émissions carbone face à l’urgence climatique (qui est le sujet de la publication de Carbone 4), dans ce cas, au kilomètre parcouru, le bateau reste de moyen de transport le moins énergivore et donc le plus faible émetteur de CO2.
Je m’étais amusé à faire le calcul quand j’étais allé d’Anvers à Cotonou à bord d’un cargo. En prenant la consommation du fioul lourd du navire et la charge transportée par le navire, on était à 0,21 litre aux 100 km par tonne transportée. Donc pour moi et mon sac à dos (j’arrondis à 100 kg), ça donnait 1,6 l de carburant pour toute la traversée d’Anvers à Cotonou (à comparer avec environ 170 l pour le vol retour en avion 🙁 ).
Après, bien entendu, tout kilomètre non parcouru (quel que soit le mode de déplacement), c’est autant d’émissions carbone en moins, et une croisière (ou ma traversée en cargo) ne représente pas des kilomètres absolument nécessaires (on peut très bien faire sans). Mais si on compare les moyens de transports, pour les émissions carbone, le maritime est le plus économe (même bien plus que le train).
Béné
24/07/2019 at 16:49@Laurent: Salut Laurent, sans vouloir t’offenser, je pense que tes calculs sont erronés et que tu méprends les résultats de beaucoup d’études scientifiques au sujet du transport maritime. Si on parle du transport en voilier, évidemment, c’est le plus économe.
En revanche, pour le reste, même si il y a des différences, il s’agit tout de même du mode de transport le plus polluant du monde : https://www.transportenvironment.org/press/luxury-cruise-giant-emits-10-times-more-air-pollution-sox-all-europe%E2%80%99s-cars-%E2%80%93-study et https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact_%C3%A9cologique_du_transport_maritime (entre autres articles de presse que je ne vais pas lister ici).
Par ailleurs, tu occultes les externalités négatives liées à ce mode de transport : pollution des villes portuaires, pollution due à la construction donc une pollution de l’air, de la terre et de la mer.
La promotion du tourisme maritime à bord de navires de croisière n’est donc pas souhaitable 🙁
Laurent
31/07/2019 at 12:28@Laurent: @Béné:
J’ai l’impression que tu as lu un peu rapidement mon commentaire. J’y parle du problème du réchauffement climatique quand tu cites des articles qui parlent de la pollution atmosphérique créée par les navires. Or, ce sont deux sujets différents et il sériât préférable de ne pas tout mélanger. Les gaz polluants ne sont pas le plus souvent des gaz à effet de serre. La réciproque est un peu moins vraie, car les gaz à effet de serre ne sont pas non plus forcément hyper sains.
Tu dis que ton article a été inspiré du rapport de Carbone 4. Or ce rapport parle du problème du réchauffement climatique, pas de la pollution atmosphérique.
Le premier article que tu cites parle du problème du dioxyde de soufre et du NOx, ce dont je parlais aussi.
Quant au second article, il dit la même chose que moi, car je cite : “Selon les estimations de la chercheuse Alice Bows-Larkin sur les transports, le transport de fret par bateau a une faible teneur en polluants atmosphériques, car à poids égal et à la même distance, il s’agit du moyen de transport le plus efficace.” D’autres chiffres qui disent la même chose ici https://timeforchange.org/co2-emissions-shipping-goods
Le transport maritime est polluant pour l’atmosphère bien sûr et participe au réchauffement climatique également, mais si on optait pour d’autres modes de transport, tous les autres sont pire. On pourrait m’objecter qu’il faut transporter moins de choses et voyager moins, ce qui est vrai, mais quand bien même on diviserait tout ça par 4 ou 5, le transport maritime resterait pour ce qui reste la meilleure option.
Quant à mon calcul, il est juste, mais puisque tu en doutes, le voici en détail. Le navire sur lequel j’ai emparqué, le Grande Lagos, navigue à 14 noeuds et consomme 34 tonnes de fioul par jour, soit 5 600 l pour 100 km pour 26 000 tonnes de chargement. Ce qui donne au bout du compte 0,21 litre aux 100 km par tonne transportée. Et on arrive ainsi aux 1,6 l pour mes 100 kg sur toute la distance.
Pour les externalités négatives :
– pollution des villes : c’est vrai, mais concernant les navires de croisière, ce problème serait résolu si les ports les alimentaient en électricité au lieu de les laisser faire usage de leur moteur même au port pour alimenter le navire en électricité.
– pollution due à la construction : c’est vrai aussi, mais tu supposes là que si les touristes ne vont plus sur un navire, à la place, ils restent chez eux. Sauf qu’il serait plus juste de comparer à un séjour dans des hôtels sur la côte. Pour comparer deux choses, il ne faut modifier qu’une seule variable à l’équation, sinon on ne compare plus rien et ça n’est plus scientifique. Et construire des hôtels, ça veut dire du béton et donc du ciment (très énergivore à fabriquer) et du sable (dont on manque de plus en plus). De plus, le nombre de m2 par touristes dans un complexe hôtelier est le plus souvent plus important qu’à bord d’un navire. Et dernier point, ces chambres d’hôtel ne sont utilisées que quelques mois de l’année quand les navires de croisière font des rotations entre la méditerranée et les Caraïbes (ou ailleurs) pour être utilisés la plus grande partie de l’année. Donc, à la place de 100 cabines, il faut bien plus de 100 chambres pour accueillir tout ce monde. Bref, pas certain que la pollution induite par la construction du navire (qui est bien réelle) soit plus élevée que la construction de ces chambres d’hôtel.
Béné
07/08/2019 at 16:37@Laurent: Salut Laurent, séparer pollution et réchauffement climatique n’a pas de sens puisque les deux sont évidemment liés : https://www.unenvironment.org/fr/news-and-stories/recit/pollution-de-lair-et-changements-climatiques-les-deux-faces-dune-meme
Défendre le transport maritime me semble aussi problématique que de défendre l’avion ou la voiture. C’est extrêmement polluant et on peut très bien s’en passer, comme tu le fais justement remarquer.
Concernant tes réponses aux externalités négatives :
– pollution des villes : avec des si on mettrait Paris en bouteille, donc en l’occurrence les navires ne sont pas reliés et sont extrêmement polluants dans les villes accueillantes.
– pollution due à la construction : tes éléments de comparaison sont étranges. Ce n’est pas parce qu’on ne prend pas de navire de croisière qu’on bouge nécessairement. J’ai arrêté de prendre l’avion et cela ne signifie pas pour autant que mes voyages nécessitent d’autres constructions, je peux partir en camping, en gîte, qui existent déjà ou partir beaucoup moins en voyages pour investir mon argent différemment.
Bref, je pense que le sujet n’est pas à la défense des navires de croisières. Je t’invite à venir visiter les chantiers de Saint-Nazaire si tu veux voir à quel point cette industrie et ses conséquences sont dramatiques 😉
Laurent
07/08/2019 at 23:38@Béné:
“pollution des villes : avec des si on mettrait Paris en bouteille”
Là, on tient l’argument ultime ! Tellement ultime que je vais pouvoir l’utiliser à mon tour. Tu nous dis que si l’on veut lutter contre le réchauffement climatique, il faut faire ça ça et ça. Bah oui, mais avec des si, on mettrait Paris en bouteille, et donc tout comme mon argument semble à tes yeux non valide, les tiens ne le sont pas davantage – tu ne vas tout de même pas te contredire 😉
Cette discussion devient au choix drôle, triste ou grotesque. Je suis d’accord avec 95% de ce que tu avances dans ton article, mais que je doute d’un des points avec des chiffres semble irrecevable. Car j’ai l’impression d’avoir oublié le postulat de départ : “tu as raison” 😉
J’approuve par contre de convaincre tous les croisiéristes de partir en vacance dans des gîtes qui existent déjà (vraiment, aucune ironie dans cette phrase, je préfère ce genre de tourisme). Seule ombre au raisonnement, je n’ai pas l’impression que des dizaines de milliers gîtes soient vide la plupart du temps et pourraient donc accueillir tout ce beau monde. Quand il m’arrive de louer un gîte, sauf si c’est hors saison, bah la plupart sont réservés. Donc même si tu pars dans des gîtes déjà construits, ça ne marche que pour quelques Béné. Si on ne construit pas, les autres touristes devront pour la plupart rester chez eux. Tant pis pour eux.
Ce sur, je m’éclipse, à moitié déçu et à moitié amusé, car le Paris en bouteille, oui, c’est drôle, c’est toujours ça de pris 😀
PS : les arguments avancés dans l’article sur la pollution atmosphérique vs le réchauffement climatique sont en effet pertinents. On sera au moins d’accord sur ça 🙂
Maguy
26/07/2019 at 11:04Bravo Bénédicte pour votre engagement et vos questionnements.
Il n’y a pas de réponse parfaite mais c’est la bonne volonté et la détermination de chacun qui fera avancer.
Chaque goutte d’eau compte.
J’amorce pour ma part un virage sérieux dans la gestion domestique quotidienne depuis plusieurs mois et j’essaie de sensibiliser les gens autour de moi sans leur asséner de discours culpabilisant. C’est aussi ce que vous faites et c’est important je crois.
Quant aux politiques publiques, nous avons un bulletin de vote mais surtout, comme vous le soulignez, nous pouvons chacun nous engager dans des associations, toutes sortes d’associations, celles qui vont dans la direction de l’aide, l’accompagnement, le respect, la solidarité… (localement, régionalement, nationalement…).
Pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps ou de fortes contraintes, mettre en avant que chaque petit geste, chaque petite contribution pèse et est essentielle. Tout ce qui contribue au tissu social, ludique, éducatif…
Quant aux géants de la consommation, je suis intimement convaincue que nous avons, par nos actes d’achat, un pouvoir réel d’orientation.
Pour la question du tourisme de masse, la question est complexe entre les personnes qui économisent des mois et des mois pour s’offrir croient-elles un séjour paradisiaque et des destinations souvent sans ressources naturelles qui croient voir leur salut économique dans cette industrie au final cataclysmique.
C’était mon sujet d’étude universitaire il y a près de 30 ans et, depuis, la courbe mondiale est dramatique.
Alors rien n’est simple, pas de remède miracle mais des initiatives comme la vôtre sont très louables et pas du tout anodines.
Poursuivons la chaîne de la sensibilisation.
Très belle journée 🙂
Béné
07/08/2019 at 16:39@Maguy: Bonjour Maguy, merci infiniment d’avoir pris le temps de poster un commentaire et pour tous vos encouragements ! 🙂
Bon courage dans la mise en place de votre virage écologique qui vous amènera, j’en suis sûre, à plus de sérénité et plus de bonheur au quotidien ! 🙂
Maguy
26/07/2019 at 11:08Je ne sais pas d’où sort l’horrible icône qui accompagne mon nom sur mon commentaire…
Je ne maîtrise pas la technologie… :/
Désolée 🙁
Si vous avez un truc pour que je la change, merci 😉
Béné
07/08/2019 at 16:41@Maguy: Haha, c’est quelque chose d’automatique sur mon blog lorsque les commentateur.rice.s n’ont pas de compte ! N’ayez crainte 😉
Complément à la lecture du Petit manuel de résistance contemporaine – Green is my happy colour
31/07/2019 at 14:51[…] Des petits pas aux grands pas écologiques : liste d’actions prioritaires pour adopter un mode de … […]
Manon Batista
18/08/2019 at 11:02Bonjour Béné, et merci pour cet article intéressant et bien sourcé. Je souhaitais te faire part de ma pensée concernant la partie sur le zéro déchet, car je ne suis pas tout à fait d’accord. (Je suis écologue de métier, j’ouvre donc le débat).
Peut être au je mal compris l’angle de l’article, mais j’ai l’impression que beaucoup aujourd’hui confondent lutte contre le changement climatique et écologie. Faire de l’écologie, ce n’est pas QUE lutter pour le climat, c’est bien plus vaste et complexe que cela. Hors aujourd’hui on ne parle que du climat, de l’impact carbone et des moyens de réduire notre production de CO2.
Sauf que le changement climatique n’est qu’UNE problématique écologique parmis des centaines d’autres, et je préfère le rappeler. L’érosion de la biodiversité et la disparition des habitats naturels sont des sujets largement oubliés du débat publique, et c’est absolument regrettable (toutes les conséquences de l’impact de l’homme sur la planète sont liées et elles sont très complexes à démêler.)
Pour revenir au zéro déchet, tu parles de son impact minime dans la lutte environnementale et contre le changement climatique. Je ne suis pas d’accord. Le plastique est l’une des principales causes de pollution visible sur la planète, c’est un fléau qu’il est impératif d’éradiquer, que ce soit pour la protection des espèces, de la biodiversité, de nos écosystèmes, du climat ainsi que de notre santé.
Si l’on observe plus finement l’impact du plastique JUSTE sur le climat (en mettant de côté ses autres conséquences) :
– Le plastique est un produit issu de l’industrie pétrolière et pétrochimique, premières causes de pollutions climatiques du monde,
– Le plastique est composé de chaînes polymeriques carbonnées qui en se dégradant produisent des gaz à effet de serre (dégradation partielle avec des conséquences désastreuses à la fois sir le climat et les organismes vivants qui assimilent les paillettes de plastique dans leur organisme)
– Au mieux, les déchets de plastiques finissent soit dans des centres d’incinération, soit dans des décharges (production de gaz à effet de serre +++)
– Au pire, ceux ci finissent dans la nature, se dégradent en microparticules avec production de CO2, CH4 et polluant durablement les milieux naturels.
Pour conclure, la production de déchets dans nos sociétés génère un impact considérable sur la planète, en matière de pollution atmosphérique, aquatique, terrestre, marine, souterraine. Le plastique reste l’un des fléaux les plus difficile à éradiquer et des plus impactant de notre ère.
Le zéro déchet pour moi n’est certes pas la seule action a mettre en oeuvre si l’on veut principalement lutter contre le changement climatique, mais c’est un mouvement écologique qui a le mérite d’agir sur plusieurs fronts à la fois pour préserver la planète. Il est donc dommage de le minimiser 😉
Bien à toi.
Béné
19/08/2019 at 09:19@Manon Batista: Bonjour Manon et merci beaucoup pour ton commentaire, tu as complètement raison de faire cette précision !
Je ne souhaite pas du tout minimiser le zéro-déchet (comme je le dis, j’y tends depuis 4 ans et je continuerai à le prôner) car je sais à quel point le plastique est désastreux.
Je suis d’accord avec toi, on se focalise bien trop sur l’impact carbone et pas assez sur les conséquences sur les écosystèmes et la biodiversité. Néanmoins, j’ai voulu créer un outil simple (et imparfait), ma checklist se focalise sur l’impact carbone et sur les actions prioritaires à mettre en place car le zéro-déchet peut demander beaucoup de temps et d’énergie et repose exclusivement sur les femmes au quotidien.
Et j’estime que les personnes sensibilisées essaient de faire un usage modéré du plastique, même si le meilleur déchet reste celui qu’on ne crée pas…
Je ne souhaite aucunement dévaloriser le mouvement zéro-déchet en tout cas ! 🙂
Delphine
21/08/2019 at 01:23Bonjour Bénédicte et merci pour cette infographie qui me permet de cibler les alternatives qui pourraient convaincre certaines personnes – parce que de manière générale je perçois que je suis trop radicale dans ma façon de penser et on me reproche de vouloir revenir à l’ère des cavernes
Au moins les propostions que tu fais sont moins “effrayantes”.
Je vais me renseigner pour voir à quel point diminue notre impact environnemental en mettant cela en pratique afin de pouvoir accompagner tes propositions de chiffres concrets qui pourraient motiver peut-être d’autant plus! #fautycroire
Merci pour ce travail de recherche que tu as fait
Empreinte carbone: mon bilan actuel et mes objectifs - Mango and Salt
21/08/2019 at 06:00[…] ce sens, la liste de grands pas écologiques concoctée par Bénédicte, qui comporte à la fois des actions individuelles et collectives, sera […]
Maud
23/08/2019 at 19:21Merci pour cet article et l’infographie que je trouve vraiment vraiment pertinente. Bonne continuation.
Happy Friday ! - Black Confetti
06/09/2019 at 10:34[…] de Victoria. J’ai trouvé ça très instructif. Elle parle également d’un autre billet qui permet d’avoir un complément d’infos sur base d’une liste […]
Virginie
07/09/2019 at 22:20Bonjour,
Pour trouver des informations de vulgarisation scientifique sur les énergies (et notamment le nucléaire), je vous conseille le site du Réveilleur :
https://www.lereveilleur.com/
Il donne beaucoup d’informations sur les différents types d’énergie (solaire, éolien, nucléaire, etc), leur utilisation possible (énergie stockable ou pas) et leur impact sur l’environnement. Il y a aussi des explications sur les problèmes environnementaux (la surpêche par exemple, ou l’exploitation minière) ou sur le climat.
Les sources sont toujours citées et les vidéos sont très claires !
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11/08/2022 at 13:34ranslj